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Le booklog de juillet 2021

Le dernier booklog date du mois de mars dernier, alors même que j’étais sur une bonne lancée et que je parlais d’en refaire un avant fin avril, le boulot m’est tombé dessus très fort, avec notamment le bouclage de la levée de fonds pour Babbar dont je parlerais je pense dans un prochain billet.

Bref, voici donc venu le temps du booklog de l’été, même si ce dernier est bien entamé.
Comme de coutume je vais commencer par les livres de divertissement ou ne demandant pas trop de concentration/temps de cerveau.

  • On commence par de la science fiction avec Adam-Troy Castro et sa série sur les aventures de Andrea Cort. Vous trouverez sur Amazon le tome 1 Emissaire des morts, et le 2 La troisième griffe de dieu. Andrea Cort est une enquêtrice pour le corps diplomatique au passé pour le moins problématique. Elle est là pour trouver les coupables lorsque des humains et des extraterrestres sont impliqués dans des histoires de meurtres.
    On retrouve diverses inspirations dans les histoires de Castro, j’y vois un peu du cycle de la culture de Banks, un peu du space opéra à la Jack Vance, un personnage fort comme dans de nombreux ouvrages de SF plus modernes. Bref, c’est très sympa, et ça se lit sans se prendre la tête.
  • On continue sur de la SF/anticipation avec des nouvelles par Ted Chiang. Ce dernier a déjà eu les prix Hugo, Nebula, et Locus à plusieurs reprises. Son recueil Expiration est vraiment une perle de la SF qu’il faut avoir lu. C’est malin, c’est bien écrit, ça fait réfléchir un peu. Je ne vais rien spoiler et je vous conseille vraiment cette lecture.
  • Une fois n’est pas coutume, je vais vous déconseiller un livre : Market Forces de Richard Morgan. J’ai adoré Black Man du même auteur, j’ai aimé même si c’est un peu laborieux la série qui commence par Carbone Modifié (que vous connaissez tous via la série Netflix Altered Carbon), je n’ai pas trouvé top Thin Air mais ça passait. Là pour moi c’est pas bon du tout, et pourtant il y a eu un prix (le Philip K. Dick)… A lire si vous aimez les messages sociétaux cousus de corde blanche et les duels de voitures sur l’autoroute.
  • Les Narcos français brisent l’omerta: Restaurants, salons de massage, kebabs, banque, immobilier : l’argent sale est partout, oui c’est bien le très long titre de ce livre de Frédéric Ploquin. Un livre-enquête basé sur des témoignages de divers acteurs du trafic de drogue. Ca se lit vite, c’est pas fou si vous avez déjà lu d’autres livres sur le sujet, mais pour l’été c’est une valeur sûre.

On va maintenant passer aux choses sérieuses, avec les bouquins qui font réfléchir, ou qui sont des bouquins techniques pour le boulot.

  • Deep earnings de Pablo Jensen est un livre étonnant. Il part du constat que Rosenblatt, dans son article fondateur de la notion de réseau de neurones, dit s’être inspiré des écrits de Hayek, prix nobel et surtout l’un des principaux penseurs du libéralisme moderne. A partir de là l’auteur va dérouler ses réflexions sur la notion de marché, sur la notion de règles, etc. C’est une lecture courte et intense, qui vaut vraiment le coup. C’est encore une fois un très bon choix de la petit maison d’édition de Hervé Le Crosnier et Nicolas Taffin.
  • On reste chez Hervé (dont j’ai été le collègue à l’Université de Caen) et Nicolas pour un autre très bon livre : Red Mirror – l’avenir s’écrit en Chine de Simone Pieranni. L’auteur est un spécialiste de la Chine et de sa géopolitique, il remet en perspective la place du numérique dans ce pays, et explique bien que nous avons une idée assez fausse finalement de la capacité chinoise à innover réellement.
  • Pierre Lemieux m’apparait depuis longtemps comme un minarchiste. Son premier (enfin un des premiers, je ne suis pas 100% sûr) écrit Du libéralisme à l’anarcho-capitalisme est une belle introduction à l’idéal anarcho-capitaliste et à son pendant pratique le libéralisme. Une belle réflexion qui brusquera un peu les réflexions de certains de mes lecteurs, j’en suis certain.
  • Pour finir ce booklog, on passe dans la technique mathématique pour personnes averties avec The Theory of Incentives – The Principal–Agent Model de Jean-Jacques Laffont et David Martimort. La théorie des incitations est au coeur de la plupart des mécanismes algorithmes que l’on met en place de nos jours. Enchères pour les ads au niveau d’un moteur de recherche, appairage entre des élèves et des formations, prises de décisions, tout cela prend ses racines dans cette théorie.
    C’est un sujet fascinant, avec des notions connexes très importantes pour comprendre notre société, comme par exemple la notion d’aléa moral, très actuelle. Il s’agit de la prise de risque inconsidéré par un acteur d’un système, typiquement parce que le coût du risque est couvert par d’autres dans le même système.

Voilà, je pense que vous êtes couverts pour quelques semaines, je vous dis à bientôt pour de nouvelles lectures !